Soutenance de thèse de Laura GERVAIS

Soutenance de thèse de Laura GERVAIS

L’apport des nouvelles technologies dans l’évaluation du potentiel évolutif en population naturelle : le cas du Chevreuil européen.

Avis de Soutenance
Madame Laura GERVAIS
Ecologie, biodiversité et évolution
Soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés
L’apport des nouvelles technologies dans l’évaluation du potentiel évolutif en population naturelle : le cas du Chevreuil européen
dirigés par Monsieur Benoit PUJOL et Monsieur Erwan QUEMERE

le 23 Juin à 14h, Salle Marc Ridet (Centre Inrae Occitane-Toulouse)

https://www.youtube.com/channel/UCOJ5eZfKiIYtztR0Ui5a3Dw

Compte tenu de la situation sanitaire particulière, le nombre maximal de personnes pouvant être présentes est limité à 32 personnes, merci de votre compréhension.

M. Benoit PUJOL 

Université de Perpignan 

Directeur de thèse

M. Alastair WILSON 

Université d'Exeter 

Rapporteur

M. Jon BROMMER 

Université de Turku 

Rapporteur

M. Erwan QUéMéRé 

Université Paul Sabatier - Toulouse III 

Co-directeur de thèse

M. Simon CHAMAILLE-JAMMES 

Université de Montpellier 

Examinateur

Mme Céline TEPLITSKY 

Université de Montpellier 

Examinateur

M. Mark HEWISON 

Université Paul Sabatier - Toulouse III 

Examinateur

M. Stéphane AULAGNIER 

Université Paul Sabatier - Toulouse III 

Examinateur

Afin de comprendre si les populations naturelles peuvent faire face aux changements environnementaux, il est nécessaire d’évaluer si les individus sont capables de changer d’environnement ou de phénotype et si ces changements peuvent être génétiques et plastiques. Cela nécessite de mesurer la part de variation génétique des traits liés à la valeur sélective des individus, ce qui a été abordé par une approche de génétique quantitative. Disséquer les composantes de variance du comportement spatial peut améliorer la compréhension de la capacité des populations à s’adapter face aux changements environnementaux. En effet, le mouvement peut permettre de moduler l’hétérogénéité environnementale à laquelle les individus doivent faire face. Pourtant, peu d’études mesurent le potentiel évolutif du mouvement contrairement aux autres traits tels que les traits morphologiques ou d’histoire de vie. Une des principales raisons est que, jusqu’à récemment, il était particulièrement difficile de combiner à la fois des données d’apparentement et de comportement spatial pour des populations naturelles. L’objectif de cette thèse est d’étendre les approches de génétiques quantitatives à l’écologie spatiale, grâce à l’apport synergique des données génomiques et de localisation spatiale des individus, cela afin d’évaluer le potentiel évolutif des comportements spatiaux en populations naturelles. Cette étude se déroule dans une population sauvage de chevreuils habitant un paysage hétérogène rythmé par la présence et l’activité humaine, de telles manières que les ressources de hautes qualités nutritives sont situées dans des endroits où le dérangement humain est fort. Ainsi il est essentiel de comprendre les mécanismes qui sous-tendent la gestion de ce compromis risque ressource par les individus. Dans un premier temps nous nous sommes penchés sur le problème de la mesure la variation génétique des traits, sans accès à un pedigree. Nous avons pu démontrer qu’il est possible d’obtenir des mesures d’héritabilité fiables et robustes avec approximativement 15 000 marqueurs SNPs, et cela sans avoir besoin de génome de référence. Dans un second temps, nous avons démontré que les comportementaux spatiaux et les traits morphologiques, qui sont directement impliqués dans le compromis risque-ressource, sont héritables. Ainsi, ces traits sont susceptibles d’évoluer en réponse à la sélection. Nous avons aussi pu mettre en évidence que les chevreuils pouvaient répondre aux fluctuations temporelles de dérangement humain par une réponse plastique des traits de mouvement et d’utilisation de l’espace. Enfin, nous nous sommes aussi intéressés aux difficultés de mesurer le potentiel évolutif dans des conditions non contrôlées particulièrement dans le cas où les individus apparentés partagent de nombreuses sources de ressemblance phénotypiques. Nous avons pu mettre en évidence que la présence de similarité environnementale entre individus apparentés peut avoir une forte influence sur les estimations d’héritabilité des traits comportementaux. Par ailleurs, nous avons aussi pu monter que ces ressemblances entre individus apparentés induites par l’environnement, pourraient être dûes en partie à des variations génétiques qui sous-tendent le choix de l’habitat au stade post-juvénile. La composition d’habitat des individus et le comportement spatial au sein de cet habitat sont corrélés génétiquement, ce qui suppose qu’ils ne peuvent pas évoluer indépendamment vis-à-vis de la sélection. Ces différents résultats suggèrent qu’il est nécessaire de mieux comprendre les mécanismes éco-évolutifs qui sous-tendent le choix de l’habitat et le mouvement des individus afin de prédire la dynamique évolutive des populations. Ce projet est une première étape vers une meilleure compréhension des mécanismes qui sous-tendent la gestion du compromis risque ressource et vers un cadre plus intégrateur pour comprendre l’impact des activités humaines sur le devenir des populations de chevreuils.